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        Les choses commencent à peut-prêt comme ça, et globalement la suite se déroule sans trop de problème. Disons que la plupart des élèves trouve la solution sans difficulté. Voici ce que ça donne dans la majorité des cas:

 

        *Nombre d'élèves en classe de BEP : (268 x 23)/100 = 61,64 soit 62 élèves

        *Nombre d'élèves en classe de CAP : (268 x 8.6)/100 = 23,048 soit 23 élèves

        *Nombre d'élèves en classe de BAC : (268 x 21)/100 = 56,28 soit 56 élèves

        *Nombre d'élèves en classe de BTS : 268 - (62+23+56) = 141

 

Énoncé simple, calculs simples, tout va bien, pourtant les difficultés ne sont pas loin.

    Si on demande par combien il faut multiplier 268 pour obtenir directement 23%, 8,6% ou 21%. La réponse est loin d'être évidente, il faut alors faire remarquer que :

(268 x 23)/100 = 268 x (23/100) et (23/100) = 0,23.

Donc pour obtenir 23 % de 268, on fait : 268 x 0,23

D'une façon plus générale, si je veux 23% de quelque chose (quelques fois je dis Tartempion, c'était un de mes profs de maths qui disait ça et c'est resté, j'en déduis donc que Tartempion est plutôt efficace en Mathématique.), oui, je disais pour avoir 23% de Tartempion, je multiplie Tartempion par 0,23.

Mais comment avons nous trouvé 0,23?

-Et ben on a divisé 23 par 100!

-Très bien et si je veux 35% de Tartempion?....

-Et ben on multiplie par 35, puis on divise par 100!

-D'accord, mais on multiplie par quoi?

-Heu... par 0,35?

-Oui, c'est ça! et si on veut 8%?

-Par 0,8!

-Tu en es sûr?

-Heuu??..

-Non! moi je sais monsieur, il faut multiplier par 0,08!

-Ouf! bon on en tire donc une formule générale : Pour avoir t% de Tartempion, on multiplie par t/100.

    Mais les choses peuvent se compliquer : Un article coûte 148 F. Hors Taxe, sachant que la TVA est de 20,6%, quel est alors son prix TTC?

    Invariablement, le raisonnement est le suivant :

        TVA = (148 x 20,6) / 100 = 30,488 F.

        PTTC = 148 + 30,488 = 178,488 F.

    Question : Par combien faut-il multiplier 148, pour avoir directement le prix TTC?

-Heuu!!

-Et ben on divise   par 148.

-Oui mais si je ne connais pas le résultat final, comment trouver ce coefficient?

    Généralement la question reste sans réponse, hors là il existe plusieurs façon d'expliquer.

    On peut procéder comme ci dessous, mais alors là bon courage!

    Soit x le prix hors taxe, alors la TVA = 0,206x

    Et le prix TTC = x + 0,206x soit : 1.206x.

    On peut alors en déduire la formule suivante : PTTC = PHT (1 + t/100).

    Et là, il y a de grandes chances pour que plus personne ne comprenne rien. Ce qui n'était pas le but au départ. Alors on peut procéder d'une autre façon :

    Le PHT représente 100%, on rajoute 20,6%, on payera donc 100% + 20,6%, soit 120,6% du prix de départ. Le coefficient multiplicateur permettant de rajouter directement 20,6% est donc : 120,6/100 = 1,206.

On en déduit la formule suivante, pour ajouter un pourcentage à une quantité donnée, on cherche tout d'abord le coefficient multiplicateur : Coef = (100 + t)/100

Puis on multiplie la valeur, par le coef.

 

100%

50%

Lorsque je rajoute 50% à une valeur quelconque, j'obtiens 150% , j'en ai donc 1,5 fois plus à l'arrivée. Ça c'est pour les plus récalcitrants.

De même, retirer un pourcentage d'une valeur x, se déduit par le même principe et d'ailleurs c'est compris plus facilement. Faites l'expérience, demandez de retirer 30% d'une valeur, on vous dira qu'il en reste 70%, puis demandez de rajouter 30%, dire que cela fait 130% n'est plus tout aussi naturel, passer la barre des 100, c'est pas très normal tout ça.

-Si je veux retirer 20% de Tartempion, je le multiplie par....

-Par 0,8!

-Très bien et comment as tu trouvé?

-Et bien c'est facile, il reste 80%!

-Oui, mais ton calcul, c'est quoi?

-Et ben....

-Si tu veux rajouter 20%, comment fais-tu pour calculer le coefficient multiplicateur?

-Je fais 100 + 20 et je divise par 100.

-Bien, là tu veux retirer 20%...

-Ah! ben oui, 100 - 20 et je divise par 100.

    Récapitulons :

  1. Pour avoir t% de V, on fait : V.(t/100)
  2. Pour rajouter t% à V, on fait : V.(100+t)/100
  3. Pour retirer t% à V, on fait : V.(100-t)/100

Il a fallu quelques heures de cours, quelques exercices, beaucoup de patience et de compréhension, face à des élèves qui vous disent : "Mais monsieur, c'est plus compliqué que ce qu'on faisait avant."; "Et puis moi j'y arrive à ma façon ,alors à quoi ça sert de changer?" Bref! il faut composer, dire que ça nous servira après ( ce qui est vrai) et qu'il faut donc faire confiance.

Mais alors pourquoi tout ça? Pour trois raisons essentiellement :

  1. Parce que la résolution des problèmes simples de pourcentage, sera plus élégante, plus rapide et donc permettra de réduire les risques d'erreurs.
  2. Parce que certains problèmes plus compliqués seront résolus beaucoup plus facilement.
  3. Enfin, c'est le seul moyen d'aborder une nouvelle notion, encore inconnue au collège.
 

Conclusions pédagogiques : 

    L'habitude est très puissante, très efficace, mais aussi très exclusive, elle rejète tout ce qui pourrait empiéter sur son territoire et mettre fin à son existence. La plupart des élèves ont abordé les pourcentages à l'école primaire, et ce calcul est devenu chez eux une véritable habitude, une sorte de connaissance sans conscience, un peu comme un réflexe. Cela ne signifie pas qu'ils maîtrisent parfaitement la notion de pourcentage, mais ils effectuent les calculs les plus courants avec une bonne efficacité. L'avantage de l'habitude est qu'elle permet d'aller plus vite, de s'économiser, d'utiliser la réflexion pour des problèmes plus ardus, de la même façon qu'un calcul simple, du style 2 x 3 = 6, est un réflexe, car je ne me dis pas à chaque fois : "2 x 3 = 3 + 3 = 6, donc 2 x 3 = 6." 

    Or pour la plupart des élèves de BEP que j'ai eu jusqu'ici, chasser une habitude pour la remplacer par une autre, devient "Mission Impossible". Pourquoi lâcher et oublier quelque chose qui marche finalement, pour y mettre à la place quelque chose dont je ne maîtrise pas vraiment le fonctionnement? Cela me fait penser aux concepts d'assimilation et d'accommodation de Jean Piaget.

    L'assimilation est le simple fait d'assimiler une nouvelle situation en utilisant les connaissances déjà acquises, c'est un outil important qui permet d'enrichir ses connaissances, mais il n'est pas suffisant pour intégrer de nouveaux concepts, de nouvelles approches. Par exemple, lorsque mon fils était au CP, il maîtrisait assez bien la comptine des nombres, ce qui lui permettait de dénombrer des objets. Mais , sa technique de dénombrement a rapidement posé quelques problèmes. Ainsi pour dénombrer un tas de 5 objets + 3 objets, il fallait qu'il compte jusqu'à cinq sur sa main gauche, et qu'il continue jusqu'à trois sur sa main droite. En effet, il avait le besoin de reprendre la comptine depuis le début : 1,2,3... jusqu'à 8. Comprendre qu'on pouvait commencer à compter sur ses doigts à partir de 6, jusqu'à 8, ne s'est pas fait d'un coup, mais la technique s'est rapidement mise ne place. Je pense qu'il s'agit là d'un cas d'assimilation. Aucun concept nouveau, seulement la comptine des nombres, mais une évolution dans l'approche de l'addition.

    L'accommodation est plus difficile, elle demande plus d'effort, plus de temps aussi. Je reprends l'exemple de mon fils (encore lui). Si au CP il maîtrisait bien la comptine des nombres, le système décimal n'était pas encore intégré, ce qui donnait d'ailleurs quelques dérapages du style : Trente sept, trente huit, trente neuf, trente dix... (logique non?!). Il a fallu faire des tas de 10, puis les compter, et admettre que trois tas de 10 et un tas de 7, ça faisait bien 37, et quatre tas de dix et zéro tas inférieur à dix, ça faisait 40. Le concept de nombre décimal, est quelque chose de totalement nouveau à ce stade, et cela prend du temps.

    Tout être vivant recherche l'efficacité au moindre coût, si le gamin de 6 ou 7 ans, peut faire une multiplication,  alors qu'il ne maîtrise pas encore cette opération, en utilisant l'addition qu'il utilise sans difficulté, il ne cherchera pas à maîtriser cette nouvelle opération, 3 x 5, c'est 5 + 5 + 5, voilà tout. Mais si le calcul devient trop fastidieux, 10 x 8 par exemple, alors la multiplication devient intéressante, et même nécessaire, elle s'impose d'elle même, il y a accommodation.

    Ici, la plupart des élèves que j'ai en cours, doivent réaliser un travail d'accommodation, une sorte de saut qualitatif dans la connaissance, et il faut bien admettre que ce n'est pas facile. Dans tous les cas c'est long, certains d'entre eux, que je retrouve deux ans plus tard en BAC-PRO, admettent enfin que rajouter 20%, c'est multiplier par 1,2 ...etc... Oui, tout de même!...